Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Quoi de bon au ciné?
27 juin 2012

Disparue! (Gone) ou comment essayer de copier le film 'Taken' avec un modèle féminin.

Que penser de ce film ?

À première vue, en sautant le visionnage obligatoire du long-métrage et en matant la bande-annonce sur Allociné, je dirais: Intéressant !

Amanda Seyfried comme actrice principale. Pourquoi pas ? J’ai, chaque fois, un sourire aux lèvres en me souvenant de sa performance dans ‘Mamma Mia’. Tout à fait charmante et une voix d'ange. Une bonne actrice si on oublie très vite ‘Le chaperon rouge’, ‘Time out’ et ‘Cher John’, soit ses trois derniers films en omettant Disparue …

gone-jennifer-carpenter

Qui d’autres au casting ?

Jennifer Carpenter ! La petite sœur de Dexter qui nous rappelle l’ambiance sanglante de la série. Cela promet-il un bain de sang pour ce film suivi d’une histoire de psychopathe digne des ‘Esprits criminels’? Malheureusement non. Mais ça n’en fait pas une ‘Grosse merde’ pour autant. 

 

 

 

 

Le réalisateur ? Un nom inconnu : Heitor Dhalia. Vu sa filmographie, il vient de commencer à tourner des films rentables en 2007. Un jeune donc, inexpérimenté et impatient. La scénariste : Allison Burnett. Je retiens deux films : le nouveau Underworld et Fame. Autant j’ai apprécié Fame, autant j’ai été déçue d’Underworld considéré comme trop plat. Cette platitude revient dans Disparue. 

 

Disparue

Attention! Elle a un flingue et un air méchant!

 

 L’histoire : (Je ne vais pas spoiler puisque je vous gâcherai tout le plaisir, surtout pour un thriller)

Jill a été victime, quelques années plus tôt, d’un enlèvement. Quelqu’un (un psychopathe pour sûr) s’est introduit chez elle, l'a droguée dans son lit et l'a transportée jusqu’à l’immense forêt de la ville pour la jeter dans un énorme trou. Là dedans, elle découvre une dizaine de cadavres et se dit judicieusement : ‘Oh ! Mon Dieu ! Je vais y passer !’. Le psychopathe (appelons-le ‘le fossoyeur’) lui annonce tranquillement à la tombée de la nuit : ‘C’est l’heure’ ! La charmante blonde, n’écoutant que son courage, arrache un vieil os en morceau du cadavre (en se demandant au passage qu’est-ce que le fossoyeur a bien pu faire à ces pauvres filles pour qu'elles aient le bras en compote) et le plante dans l’épaule du type. Elle remonte par la corde du psychopathe et s’enfuit dans les bois en pyjama. Un garde forestier la retrouve, elle va chez les flics et OH SURPRISE ! Ils ne la croient pas ! Non, non, non ! Une jeune femme à moitié nue, dans les bois, couverte de boue et d’égratignures, à des milles de son chez soi, est toujours en plein délire et complètement folle. C’est bien connu !  Les flics cherchent une semaine le fameux trou (habilement dissimulé par le fossoyeur s'il est un minimum intelligent) dans les bois qui doivent bien faire l’équivalent de dix terrains de foot et reviennent, curieusement, bredouilles. Ils ne se disent pas qu’ils devraient peut-être passer un peu plus de temps dessus ou faire une recherche sur d’autres disparitions suspectes … Non ! Non ! Non ! C’est la fille qui délire et d’ailleurs… Allez! Hop ! En asile psychiatrique ! Ça lui remettra les idées en place ! Na !

Entretemps, le fossoyeur l’a mauvaise. Sa proie s’est cassée même si elle est considérée comme folle et il décide de se venger. Il kidnappe la sœur de Jill. De nouveau, elle va chez les flics avec ses théories et de nouveau, ils ne la croient pas. Jill n’a pas d’autres solutions. Puisque que ces flics sont cons comme leurs pieds (et ça, Bon Dieu que c’est vrai ! A un moment du film, y en a même un qui lâche l’affaire pour s’occuper de sa grand-mère malade ! Complet foutage de gueule !), Jill décide d’enquêter elle-même en sachant que sa sœur sera morte au couché du soleil.

Voilà. Je n’en dis pas plus pour ne pas gâcher la fin. 

 

Ce qui est important dans ce film, c’est d’analyser les pistes que nous laisse la scénariste. On sent qu’elle a voulu tenter le scénar de ‘Shutter Island’ et l’action, le suspens,la tension d’un ‘Taken’, en passant par tous les codes (mal utilisés) du policier à la ‘Agatha Christie’ ou ‘Esprit Criminel’. Les deux exemples sont à l’opposé, je sais mais l’idée est là.

Pourquoi ‘Shutter Island’ ? J’espère que vous avez vu ce film.

Un flic se rend sur une île où s’étend le plus grand asile psychiatrique des Etats-Unis pour y rencontrer un incendiaire qui aurait tué sa femme. 

ATTENTION SPOILER (mais c’est important pour la suite de l’article)

À la fin, nous nous rendons compte que le dangereux malade mental n’est en fait que le flic lui-même, participant à une énorme mise en scène pour lui faire comprendre qui il est réellement à savoir celui qui a tué sa femme parce qu’elle avait noyé ses trois enfants. Le film joue délicieusement sur le doute : est-il dans le juste ? Est-il simplement paranoïaque ? Fou ? Je dois avouer que j’étais à fond pour Léonardo et que même avec les preuves évidentes de sa démence, je me disais toujours dans mon fauteuil : Non ! Y a un piège ! J’en suis sûr ! Ne te laisse pas avoir par ce binoclard, Léo, je te prie !

Pour ‘Disparue’, on sent l’essai à plein nez. La scénariste veut nous laisser des pistes pour nous faire croire qu'elle est folle mais elles sont grosses comme des maisons et les preuves qui nous feraient croire le contraire sont super simples à trouver. De plus, mis à part les pilules qu’elle prend tous les matins avec sa sonnerie de téléphone pour le lui rappeler, comme sa pilule de contraception, il n’y a strictement rien qui nous ferait penser qu’elle est complètement folle à lier. 

4c2b53e063bb4 Quand même dit foix plus douteux! 

Pourquoi ‘Taken’ ?

Vous l’aurez déjà compris. ‘Taken’ est une course contre la montre. Un père, ex-commando, doit retrouver sa fille, enlevée pour le trafic des Blanches, en un temps record, à travers tout Paris, dans une succession de scènes d’action époustouflantes.

Dans ‘Disparue’, Liam est remplacé par Amanda et la fille, par la sœur. Mais, on a beau essayé de l’imaginer : Amanda, ce n’est pas Liam. La nana, cinquante-trois kilos toute mouillée avec son gros flingue, ne vaut pas le papounet gros dur qui castagne des méchants pas beaux. Qui plus est, dans ‘Disparue’, il n’y a pas vraiment de méchants mis à part le fossoyeur qu’on voit trois minutes vers la fin et les flics qui sont aussi compétents que Paris Hilton à un cours de chimie avancées. ( Pardon, Paris! La vérité est parfois dure à entendre.)

taken-2-avec-liam-neeson-L-nmaMW2disparue-de-heitor-dhalia-10681972kitsp

D'un côté Liam, de l'autre Amanda. Qui vous effraye le plus? 

Il y a quand même du bon ! Il y a l’ambiance. La tension monte tout au long du film. Des questions se posent. Quelques pistes intéressantes s’ouvrent à nous (sauf celle du : Est-elle folle ? qui tombe complètement à l’eau dès les premiers flashes back). Le jeu d’acteur d’Amanda nous séduit. Elle y met du cœur, la petite. Pourquoi ne pas se laisser convaincre jusqu’au grand final avec un combat spectaculaire et un rebondissement digne des plus grands…de…de ... ...

...

Mouais… Ejaculation précoce ! De belles promesses pour finalement du vent ! Très, très frustrant ! La fin est rapide, nette, propre. Même les pires séries policières françaises nous proposent des fins plus haletantes que celle-ci. C’est pour dire ! Des personnages inutiles comme le flic qui va voir sa mère malade (oui, c’était sa mère et non pas sa grand-mère, mille pardon) en pleine enquête lorsque la tension monte. Les flics attendent, tentent de petites choses et franchement, vu comment la nana, qui est censée être complètement folle, règle le problème, ils doivent vraiment avoir toucher le fond. À mon avis, ils n’avaient pas encore touché leur salaire. Ils étaient sur le point de faire grève et franchement, enquêter UN MINIMUM sur l’affaire, ah ben, non alors ! C’est bientôt les congés ! Demain, c’est vendredi, on fait le pont ! Salut la compagnie ! 

Gone-14

"Oui! Bonjour! Nous sommes l'équipe des bras cassés qui devont retrouver l'ado attardée qui s'est enfuie pour retrouver sa soeur que nous ne croyons pas du tout en danger. On patauge un peu depuis ce matin, ce qui doit certainement s'expliquer par le fait que nous n'ayons quitté notre bureau que maintenant (tard le soir). Maintenant, on a un peu la dalle. Notre collège devait aller chercher une pizza mais sa mère l'a appelé au dernier moment. Une vilaine bronchite! On peut dîner chez vous?"



Je connais le parfait gag qui conclut l’impression de ce film :

Un jour, j’ai été invité chez des connaissances, plus pingres encore que l’oncle Picsou. L’usage voulait qu’ils nous achètent un petit quelque chose. Mais bon, un sous est un sous. Autant remplacer ça par une bonne blague. Nous sommes entrés dans le salon en apercevant, sur la table, d’énorme cadeau emballé dans du papier journal (oui, oui, le papier cadeau coûte cher, voyons !). Ils nous ont encouragés à les déballer ce que nous fîmes pendant des heures. Des heures ? Pourquoi ? Parce qu’en réalité, les cadeaux se composaient d’une capsule de lait (comme celles qui accompagnent les cafés), d’un spéculos et d'un petit chocolat. Ils devaient avoir trouvé ça pendant une sortie dans un café en les chipant dans l’hilarité de cette future blague. Le petit déchet était entouré de papier journal pour donner l’illusion d’un énorme présent. Hum ! Comment dire… Je me souviens avoir eu l’envie de renverser la table et d’hurler à la mort en m'arrachant les cheveux, réaction tout à fait normale. Même là, j'aurais pu donner plus le doute de ma démence que Jill dans 'Disparue'. 

Ce film n’est pas aussi fort que le déchet dans le papier cadeau. Je n’irai pas jusque là. Mais c'est l'idée. Beaucoup d’illusions et de promesses pour finalement qu’un faible rendu légèrement bâclé. Dommage !

À voir, seulement si on a rien d’autre à regarder et qu’on s’ennuie ferme ! 


Publicité
Publicité
Commentaires
Quoi de bon au ciné?
Publicité
Archives
Publicité