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Quoi de bon au ciné?
4 juillet 2012

Les infidèles ou comment visionner le meilleur épisode d’un Gars/une Fille.

Gros coup de cœur pour ce film.

Lorsque j’ai décidé de le voir, j’avais un certain apriori. Etant une femme, je pensais m’offusquer de la vision masculine des relations hommes/femmes surtout venant de mâles infidèles. De plus, le côté ‘sketchs l’un à la suite des autres’ ne m’inspirait pas confiance. Je croyais en une série d’essai misérable sans aucun fil conducteur réunissant une liste de fantasmes de nos chers compagnons sans queue, ni tête. Eh bien, je suis fière de dire que j’avais tout à fait tort. 

les_infideles

 

Les infidèles sont la succession de neuf court-métrages retraçant les faits particuliers d’un homme ou deux face au même sujet : l’infidélité. Qui dit plusieurs histoires, dit plusieurs réalisateurs et scénaristes. Nous avons sept réalisateurs dont Jean Dujardin, Gilles Lellouche et Emmanuelle Bercot (retenez bien ce nom, il va faire des étincelles). Un casting impressionnant et hilarant avec Jean Dujardin encore, Gilles Lellouche, Guillaume Canet, Manu Payet, Alexandra Lamy et bien d’autres. Parmi les scénarios, il y a deux hommes qui s’interrogent et cherchent les réponses de l’infidélité, celui qui cherche à tromper sa femme pour se prouver qu’il est encore un homme, celui qui recherche la jeunesse, le couple en plein doute, les infidèle anonyme et ensuite, le coup de grâce l’apothéose, le feu d’artifice.

Qu’est-ce qui m’a plu dans ce film ? Le rire ? Oui, on rit mais l’humour passe au second plan lorsque l’on suite tout le cheminement du film à travers ses exemples particuliers. Les situations cocasses, les plans bien choisis, les dialogues magnifiques. Oui, on se laisse facilement entrainer et séduire. Je ne me suis pas sentie choquée, ni dénigrée, rabaissée ou humiliée. Au contraire, le film ne fait pas l’éloge de l’infidélité mais essaye de comprendre et d’en rire à défaut d’en pleurer. Belle mentalité ! 

chouchou-loulou-les-infideles

Chouchou et Loulou dans l'émotion. 


J’aimerais mettre l’accent plus particulièrement sur le sketch La question. J’y ai fait référence à un Gars/une Fille, la célèbre série du couple devenu réelle de Jean Dujardin et Alexandra Lamy. On les retrouve, tous les deux, dans cette partie. Et que dire… Magnifique ! Le couple passe une soirée chez des amis et le mari en question leur explique ses histoires de cul tandis que sa femme fait la vaisselle dans la pièce à côté. Choquée, Lisa (Alexandra Lamy) sort cette phrase classique mais souvent mensongère : Tous les couples ne trompent pas forcément. Regarde, nous, par exemple...

S’en suit le regard perdu du mari, le silence pesant qui suit la phrase et la réponse, lourde de sens, de l’ami infidèle : Tant mieux pour vous …

Le doute s’installe. Lisa demande de faire le jeu de la sincérité avec son mari Olivier (Jean Dujardin) qu’importent les conséquences, avec cette assurance idiote : Non, je ne m’énerverais pas. Les choses dérapent. Les faits sont dévoilés. Oui, Olivier l’a trompé. Oui, il l’a revu. Oui, il en a mis un terme. Bien sûr, Lisa s’énerve et au bout du compte se calme en disant : Non, je ne peux pas t’en vouloir parce que j’ai fait pareil. Dispute, colère, tristesse et trahison. Le couple se déchire avec plus de force que ‘Monsieur et Madame Smith’, les mots volent, les cœurs se fracassent. Tant d’années de mariage et de confiance réduite à néant. La position de la femme et le rôle d’homme remisent en question. Et le lendemain, que reste-t-il ? Le pardon.

Pourquoi cette partie est-elle magnifique ? Pour les dialogues plein de justesse et de beauté. Pour le jeu d’acteurs de talents. Pour la réalisation d’Emmanuelle Bercot. Je suis vraiment emballée par son travail. J’ai aussi vu Polisse et ce film m’a bouleversé. Emmanuelle Bercot est, pour moi, le Stephen King du cinéma. Pas dans sa vision noire et fantastique du monde mais plutôt par sa méthode de travail. Tout comme King, Bercot nous livre un univers brut, sans emballage, sans dorures, ni arrondi. Malgré que ce soit une fiction, elle réussit à nous donner l’illusion du réel et à nous toucher d’autant plus que par une simple documentaire. Les personnages, superbement écrits, transparaissent à la caméra comme entité en soit et non pas des coquilles vides rehaussées d’un quelconque archétype pour permettre la catharsis. Bercot touche la où personne ne va et elle le fait avec brio. Moi, je dis chapeau ! 

Polisse-Affiche-1

Polisse d'Emmanuelle Bercot, à voir aussi ABSOLUMENT!

 

Pour ce film, j’aimerais aussi parler de la fin qui m’a complètement sidérée et réjouit. Un tournant capital, une solution ni bonne, ni mauvaise, une autre voie qui fera sourire plus d’un. Je n’en dévoile pas plus pour ne pas gâcher la fin.

Article un peu court mais les mots me manquent un peu pour décrire pleinement mon enthousiasme pour ce film. Mon avis : Excellent ! À vous d’urgence si ce n’est déjà fait.  

02

Petit bonus: ces affiches m'avaient déjà bien fait rire lorsque je les avais vus. 

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